Pharmacie francaise spécialisée en homéopathie médecine douce et préparations magistrales

Le Docteur Festy Aromathérapeute nous explique...

Spécialiste des huiles essentielles, passionnée par l’alimentation, et habituée depuis des années aux complémentaires alimentaires et probiotiques, elle consacre une partie de son temps à proposer des consultations, des conférences et des formations pointues en aromathérapie (France et Belgique) et l’autre à rédiger des ouvrages pratiques de santé pour le grand public.


Pour vous accompagner au quotidien, la PHC s’est entourée de deux experts, incontournables aujourd’hui dans le domaine de l’homéopathie avec les conseils du Dr Quemoun et de l’aromathérapie.


DANIELE FESTY Docteur en Pharmacie.



Spécialiste des huiles essentielles, passionnée par l’alimentation, et habituée depuis des années aux complémentaires alimentaires et probiotiques, elle consacre une partie de son temps à proposer des consultations, des conférences et des formations pointues en aromathérapie (France et Belgique) et l’autre à rédiger des ouvrages pratiques de santé pour le grand public. Le dernier en date étant “Ma Bible de l’aromathérapie” (Editions Quotidien Malin)


Sa bibliographie aux Editions Leduc
Son blog Daniel Festy

 

Formidables concentrés de molécules aromatiques naturelles, les huiles essentielles ont fait la preuve de nombreuses propriétés thérapeutiques : anti-infectieuses (anti bactérienne, anti-mycosique, anti-virale), antispasmodique, relaxante, antalgique, expectorante, cicatrisante. Elles ont aujourd’hui toute leur place dans l’arsenal thérapeutique à côté des médicaments allopathiques traditionnels, de l’homéopathie et de la phytothérapie.

Leur efficacité est considérable et les effets secondaires quasi nuls lorsqu’elles sont utilisées à bon escient : indications, posologies et voies d’administration adaptées….afin de bénéficier de leurs vertus, il faut apprendre à les utiliser pour éviter les effets secondaires et les dangers inhérents à tout produit actif.



Pourquoi le médecin, le pharmacien ?

L’utilisation des huiles essentielles pour traiter des pathologies nécessite des connaissances précises sur :
le patient (âge, effets secondaires, contre-indications, pathologies chroniques etc…)
les traitements médicamenteux en cours (interactions possibles de certaines huiles essentielles avec les médicaments)
*la composition et l’action des molécules contenue dans l’huile essentielle.



L’utilisation “familiale” est tout à fait possible pour la prévention
et le traitement des pathologies courantes ;
pour les autres cas, un avis pharmaceutique ou médical est indispensable.

(P. GOEB et D PESONI-Huiles Essentielles-Collection Le Médicament Végétal)


 

L’aromathérapie en 21 questions/réponses

Danièle FESTY. Ma bible des huiles essentielles. Editions Leduc 

 

 

QUELLE DEFINITION ET QUELLES PROPRIETES ?


1. Qu’est-ce qu’une huile essentielle ?

2. À quoi ressemble-t-elle ?
3. Pourquoi y a-t-il des huiles essentielles dans les plantes ?
4. Quel est le principe actif des huiles essentielles ?
5. Quelles sont les propriétes majeures des huiles essentielles ?
6. Sont-elles vraiment des antibiotiques « naturels » ?

7. L’aromathérapie, c’est quoi ?
8. Quelle est la différence entre aromathérapie et phytothérapie ?
9. De quelle partie de la plante sont extraites les huiles essentielles ?
10. Existe-t-il des études prouvant l’efficacité des huiles essentielles ?


 

COMMENT LES OBTIENT-ON ET QUELS SONT LES CRITERES DE QUALITE ?


11. Quelles sont les techniques d’extraction (la distillation, l'expression, l'extraction) ?

12. Y a-t-il différentes qualités ?
13. Existe-t-il des fausses huiles essentielles ?
14. Huile essentielle bio ou pas bio ?
15. Y a-t-il vraiment des différences entre plusieurs variétés de lavande, par exemple ?
16. Comment les fournisseurs analysent-ils les huiles essentielles ?
      Comment être sûr de ce qu’il y a dedans et de leur qualité ?

17. Les huiles végétales (comme l’huile d’olive) sont-elles des huiles essentielles ?

18. Les hydrolats (et eaux florales) sont-ils des huiles essentielles ? 


 

QUELQUES MOTS À PROPOS DU PRIX


19. Certaines huiles essentielles coûtent très cher, d’autres moins, d’autres pas du tout. Pourquoi ?


 

MISES EN GARDE ET PRECAUTIONS D’USAGE


20. Y a-t-il des restrictions d’usage ou des contre-indications 

 


MISE EN GARDE


21. Que faire en cas «d’accident» avec les huiles essentielles ?

 

 


QUELLE DEFINITION ET QUELLES PROPRIETES ?



 

1. Qu’est-ce qu’une huile essentielle ?


Une huile essentielle est  la fraction odorante volatile extraite des végétaux. C’est le parfum concrétisé de la plante, un véritable concentré. Elle peut être extraite de différentes parties d’un végétal les feuilles (ex : eucalyptus),  les fleurs (ex : camomille), l’écorce (ex : la cannelle), le bois (ex : le cèdre),  le zeste (ex : le citron) et bien d’autres encore les graines, les baies, les fruits, le bulbe. Vous avez forcement déjà été en contact avec certaines huiles essentielles. Par exemple, lorsque vous épluchez une orange ou une clémentine, ce qui sent fort et pique les yeux, c’est l’huile essentielle.



 

2. À quoi ressemble-t-elle ?


Les huiles essentielles sont liquides. Elles sont huileuses mais, contrairement aux huiles végétales, elles ne sont pas grasses puisqu’ elles s’évaporent. Si vous laissez un flacon ouvert : vous l’apprendrez vite à vous dépens.
Chaque huile essentielle est  unique, possède son odeur et ses caractéristiques spécifiques. Certaines sont particulièrement épaisses visqueuses, comme celle de myrrhe, d’autres très foncées. En général, elles sont de couleur jaune mais certaines se distinguent : les huiles essentielles de camomille allemande et de tanaisie sont bleues, celle de sarriette rouge, la bergamote est d’un très joli vert pâle, I’ inule, vert émeraude. Une belle palette de couleurs !
Les huiles essentielles sont plus légères que l’eau et non miscibles  (elles ne se mélangent pas à l’eau), ce qui permet de les séparer dans l’essencier de manière totalement naturelle. En revanche, elles se mélangent  à l’alcool, à n’importe quel corps gras et à certains solvants.


 

3. Pourquoi y a-t-il des huiles essentielles dans les plantes ?


Les plantes survivent grâce à leurs huiles essentielles. Etant donné quelles ne peuvent se déplacer pour se mettre à l’abri, il leur fallait inventer un système de protection extrêmement efficace, antibiotique, antisolaire, etc. Ce sont elles finalement, qui ont imaginé l’aromathérapie. Les huiles essentielles leur servent à séduire les insectes pollinisateurs, à se protéger des brûlures solaires, des prédateurs et des maladies, et enfin à guérir blessures attaques diverses


 

4. Quel est le principe actif des huiles essentielles ?


Il y a plus de 200 substances actives différentes dans chaque huile essentielle! Des alcools, des éthers, des terpènes, des acétates, des cétones, des phénols.. C’est l’ensemble qui lui confère ses propriétés et non pas seulement tel principe actif. C’est aussi parce que les principes dits «actifs» sont entourés d’autres substances que notre organisme tolère les huiles essentielles…


 

5. Quelles sont les proprietes majeures des huilles essentielles ?


Elles sont anti-infectieuses, antiseptiques et antivirales. Ce sont les seules alternatives aux antibiotiques, et elles ont largement fait la preuve de leur efficacité dans ce domaine. Mais leurs aptitudes couvrent des domaines bien plus larges: elles sont antidouleurs, cicatrisantes, antihémorragiques, digestives, elles régulent l’immunité, les hormones, elles déstockent les graisses infiltrées…


 

6. Sont-elles vraiment des antibiotiques « naturels » ?


Oui. Certaines huiles essentielles sont extraordinairement « antibiotiques », même si l’on devrait plutôt dire «antiseptiques» dans le sens où, contrairement aux antibiotiques (« contre la vie »), elles ne détruisent pas au passage notre flore bénéfique.
En tout cas, c’est pour leurs propriétés «antibiotiques» qu’elles ont été utilisées en tout premier lieu. C’est exactement pour cela que les plats traditionnels des pays chauds sont très épicés : les huiles essentielles des épices permettent de freiner le développement microbien de l’aliment, C’est aussi pour cette raison que les hommes emploient les huiles essentielles depuis des millénaires, sous forme de fumigation ou de frictions. Pourtant, ce n’est qu’en 1887 que Chamberland a pu évaluer scientifiquement les vertus antibiotiques des huiles essentielles d’origan, de girofle et de cannelle sur le Bacillus anthracis (le bacille du charbon). Le résultat a dépassé ses espérances.
Par la suite, dans l’histoire de l’aromathérapie, de nombreuses études ont rapporté la mort de microbes courants comme des plus meurtriers : diphtérie, typhoïde, colibacille et autres streptocoques…
Les travaux ont toujours mis en évidence le très large «spectre» d’action des huiles essentielles : une toute petite huile peut combattre efficacement de nombreux germes redoutables!


 

7. L’aromathérapie, c’est quoi ?


L’aromathérapie est l’art de soigner par les huiles essentielles. Bien que les hommes se traitent ainsi depuis des milliers d’années, le mot «aromathérapie» n’est apparu qu’en 1930, ce qui n’est pas si ancien. À condition de choisir l’huile essentielle adéquate et de l’employer à bon escient (dosage, posologie..), on est assure d’être soigné vite, bien et sans risque d’effets délétères.
Pour une utilisation des huiles essentielles dans le domaine de la beauté et du bien-être, on parle plutôt d’aromatologie (logie=science, connaissance, donc la connaissance des huiles essentielles). Et lorsqu’on ne s'intéresse qu’à l’odeur de l’huile essentielle, toujours dans un objectif de bien-être et non de soin, on parle d’aromachologie.


 

8. Quelle est la différence entre aromathérapie et phytothérapie ?


La phytothérapie est la médecine par les plantes. Elle se décline sous de très nombreuses formes (tisanes, extraits secs ou fluides, macéras, sirops, suspensions intégrales de plantes fraîches...) ... L’aromathérapie est certes une branche de la phytothérapie, puisqu’il s’agit de se soigner par les plantes. Mais en aromathérapie, on utilise seulement la partie volatile, éthérée de la plante. 
Il est absolument impossible de comparer un extrait de plante (phytothérapie) et une huile essentielle (aromathérapie). Certaines parties de la plante, totalement inoffensives en tisane ou en gélule, seraient extrêmement toxiques si elles étaient proposées sous forme d’huile essentielle. Cette distinction entre les différentes parties de la plante est fondamentale. Ainsi, l’huile essentielle de coriandre, issue des fruits mûrs et secs, est tonique, digestive, euphorisante et anti-infectieuse. Tandis que tirée de la feuille, cette essence se révèle sédative et anti-inflammatoire.
Les techniques d’extraction de l’huile essentielle sont plus délicates que celles employées en phytothérapie. Une huile essentielle est beaucoup plus concentrée qu’un extrait sec ou fluide, qu’une teinture mère, qu’une gélule de poudre. Par exemple, 10 gouttes d’huile essentielle d’origan sont extraites de 300 g d’origan.


 

9. De quelle partie de la plante sont extraites les huiles essentielles ?


Tout dépend. Lorsqu’on extrait une huile essentielle, on emploie rarement la plante entière. Seule une partie (ou deux) fournit l’huile recherchée. Par exemple, l’huile essentielle d’écorce de cannelle peut provenir de l’écorce ou de la feuille et les huiles essentielles obtenues alors n’auront pas les mêmes propriétés.
En fonction de l’organe producteur employé, le nom de l’huile essentielle diffère, Exemple l’oranger amer (citrus aurantium var. amara). Sa feuille donne de l’huile essentielle de petit grain bigarade (ou bigaradier,) sa fleur de l’huile essentielle de néroli, son zeste de l’essence d’oranger amer Vous comprenez mieux pourquoi lorsque dans certains livres vous lisez « prendre de l’huile essentielle d’orange  vous ne pouvez vraiment pas exploiter le conseil.


 

10. Existe-t-il des études prouvant l’efficacité des huiles essentielles


Près de 10 000, un chiffre qui augmente de façon faramineuse chaque année et encore, nous ne parlons que de celles publiées dans les journaux scientifiques les plus stricts de la planète, servant de référence aux médecins du monde entier. Les huiles essentielles sont entrées depuis longtemps « par la grande porte » en médecine, et les articles parus dans des revues scientifiques côtoient d’autres textes sur les médicaments les plus « à la pointe ». Curieusement, c’est encore en France, l’une des patries de l’aromathérapie telle que nous l’entendons aujourd’hui, qu’elles sont encore le moins bien connues des médecins et des autorités médicales. Au contraire, voilà bien longtemps que des études passionnantes sont réalisées en milieu hospitalier en Angleterre, aux Etats-Unis, au Mexique et dans bien d’autres pays. À chaque fois, l’étude montre un effet bénéfique des huiles essentielles par rapport au placebo. Quelques exemples parmi... 10 000 I

Au Royaume-Uni, la diffusion d’essence d’Orange (citrus sinensis) aide les patients à déstresser en salle d’attente d’un dentiste…(…)
L’huile essentielle de Thym possède un fort pouvoir antioxydant capable de ralentir le vieillissement. Le Thym fait partie des éléments obtenant le meilleur score Crac (Oxygen radical absorbance capacity, test mesurant la capacité antioxydante réelle d’une substance, développé par l’Université de Tuft, USAI3 )
Une étude menée à l’hôpital a démontré que les huiles essentielles de Lavande, Marjolaine, Géranium, Mandarine et Cardamome étaient aussi efficaces pour faire dormir les patients insomniaques que les médicaments sédatifs classiques (4 )
En lrlande, une étude menée dans un service hospitalier de neurologie (long séjour), a montré que les patients atténuaient leur anxiété et leur détresse psychologique grâce aux huiles essentielles de Lavande, Arbre à thé, Romarin (étude en double-aveugle contre placebo) (5).
Heureusement, même dans l’Hexagone, des chercheurs ont compris l’extraordinaire potentiel de l’aromathérapie, et des expériences tout a fait probantes indiquent que les huiles assainissent les surfaces (sols, tables, lits) et l’air des hôpitaux, réduisant le risque de maladie nosocomiale.. ;(…) Elles pourraient être utilisées en remplacement de produits désinfectants actuels très toxiques (….)

Une étude a ainsi montré que la dilution régulière de Ravintsara (clnnamomum camphora cineoliferum) permettait de réduire le nombre d’infections pulmonaires contractées à l’hôpital (7)….
Elles soulagent les maux de tête même les plus violents (8), éliminent 57% è 100%»(9) des acariens, moisissures, champignons, bactéries et virus (10).
Prises par voie orale, elles diminuent le nombre de bronchites aigués chez les patients souffrant régulièrement de bronchites”.
Elles pourraient permettre de limiter la prolifération de champignons et de microbes è l’hôpital (ou dans n’importe quelle chambre de malade, même à la maison) « avant que leur nombre n’atteigne des seuils témoignant d’une mauvaise qualité de l’air »(12)
 

1 - Lehrner j, Eckersherger C. Walla P, Potsch G, Deecke L. 2000. Ambient odor of orange in a dental office reduces anxiety and improve mood infemale patients. Physiol Behav 71(1-2) 83-6
2- Diego MA. Jones NA, Field T. et al. 1998. Aromatherapy positively affects mood, EEG patterns or alertness and maths computations Int J Neurosci 96: 217-224
3- Youdim et aL. 1999
4- Tisserand R. 1988 Lavender beats benzodiazepines International Journal of Arornatherapy. 1(1) 1-2
5- Walsh E, Wilson C. 1999. Complementary thérapieS in long-stay neurology in-patient setting. Nurse Stand 13: 32-5
6- Jacqui Stringe 2004, Clinical Lead of Complernentarv Therapies at Manchester’s Christie Hospital.
7- Dr Blanchard, CHU de Sarlat
8- Service de Médecine interne. Consultation migraines et céphalées, Hôpital Louis Mourier, Colombes.
9- Au-delà de 50 °/o, le produit testé est considéré par convention, comme un bactéricide «important»
10- Étude Puressentiel/spray aux 41 huiles essentielles / Souches fournies par l’institut Pasteur de Paris
11- Étude gouttes aux essences. Pc DaLphin, chef de service de pneumologie au CHU de Besançon
12- Thèse Dr Gisèle de Billerbeck «Assainissement microbiologique de l’air et des systèmes de ventilation au moyen d’huiles essentielles. EPEL 2005. Laboratoire d’analyse microbiologique ELios, Nîmes

 


Comment les obtient-on et quels sont les critères de qualité ?


 

11. Quelles sont les techniques d’extraction ?


Les huiles essentielles sont dans la plante, il «suffit » d’aller les chercher : les techniques d’extraction sont faciles à expliquer donc à comprendre, mais plus complexes à réaliser.
II existe plusieurs façons de les extraire, mais en général 3 grands procédés sont utilisés : la distillation, l’expression et l’extraction par solvant .

  • La distillation est de loin le procédé le plus répandu, car il convient à la majorité des plantes Comme les huiles essentielles sont insolubles dans l’eau (ce sont des huiles) mais solubles dans la vapeur, lorsqu’on envoie de la vapeur d’eau sur la plante, elle se charge au passage des huiles. Dans un appareil spécial, la vapeur d’eau ainsi lestée de ces essences est envoyée dans un compartiment pour y refroidir. Là, la vapeur redevient donc liquide et les huiles s’en désolidarisent (elles flottent à la surface), On les récupère alors par décantation, Le temps de distillation dépend de la plante concernée 1 h pour le lavandin, I h 30 pour la badiane et la lavande officinale, 2 h pour la mélisse, 4 h pour le clou de girofle. Le temps complet de distillation doit être respecté pour l’obtention de l’huile essentielle de bonne qualité qui dévoilera « toute son activité»… (…)
  • L’expression consiste, comme son nom l’indique, à presser la partie de la plante concernée pour en récupérer les essences, C’est exactement ce que vous faites lorsque vous pressez entre vos doigts une épluchure de clémentine ou d’orange, l’huile essentielle pique les yeux. Les huiles essentielles obtenues par pression (ou expression) d’écorces d’agrumes sont plutôt appelées « essences » : essence de citron, d’orange, de mandarine…
  • L’extraction par solvant consiste à dissoudre les essences dans un solvant volatile (et non dans l’eau). Le résultat s’appelle « l’absolue», presque similaire à l’huile essentielle. On l’utilise en parfumerie, pas en thérapeutique.



 

12. Y a-t-il différentes qualités ?


Oui, on trouve le pire comme le meilleur et, le plus souvent, une qualité assez moyenne pour ne pas dire médiocre. Est-il utile de préciser que meilleure est la qualité d’une huile essentielle, plus elle sera efficace et moins elle risquera de provoquer des effets secondaires ? Seules les huiles 100% naturelles peuvent être utilisées pour se soigner. Attention aux nombreuses huiles essentielles synthétiques, donc fausses, qui non seulement n’ont aucune action thérapeutique, mais en outre peuvent être très toxiques. Près de 90 % d’entre elles n’ont jamais été testées et n’ont jamais prouvé qu’elles étaient sans danger pour l’homme.
Mais même parmi les « vraies », certaines sont évidemment de meilleure qualité que d’autres. Tout dépend de l’emplacement où a poussé la plante, de la technique d’extraction, du stockage, et même si elle a été « coupée » avec une autre huile essentielle, moins chère...
La qualité finale du produit dépend étroitement de la qualité de la distillation. Pour un usage thérapeutique, cette étape doit être irréprochable et l’huile essentielle obtenue au final doit être 100% pure, 100% naturelle et 100% totale c’est-a-dire contenir tous les composants aromatiques de la plante, mais rien d’autre (en particulier, pas de résidus de pesticides). En parfumerie, cosmétiques, produits ménagers (lessives) etc. on peut couper les huiles essentielles avec des molécules synthétiques ou même mélanger entre elles des huiles essentielles pures mais de qualités disparates.


 

13. Existe-t-il des fausses huiles essentielles ?


Oui, nous en avons parlé un peu plus haut. Elles sont souvent utilisées comme simple parfum, généralement bon marché C’est sûr, si l’on essaie de vous vendre de la pêche, de la violette, du lilas, du chèvrefeuille ou du muguet, c’est du synthétique. Même pour embaumer la pièce, nous vous déconseillons ces produits.
N’achetez jamais de produits de synthèse (souvent disponibles sur les marchés, dans les boutiques de souvenirs ou même dans certains magasins de cosmétiques) certes bon marché mais ne possédant pas l’ombre d’une qualité thérapeutique Une huile essentielle, c’est 100% naturel ou rien. De nombreux produits cosmétiques dits « aux huiles essentielles » n’en renferment que quelques traces.
En revanche, dans les pharmacies, de boutiques de produits naturels(…) on ne trouve théoriquement que des huiles essentielles « pures ». C’est bien, même si cela ne signifie pas que toutes soient de qualité égale loin de là. En tout cas, seul le pharmacien peut vous montrer ses flacons d’origine (ceux qu’il utilise pour ses préparations) ainsi que les bulletins de contrôle qu’il reçoit de ses fournisseurs. Et si vous vous demandez comment on distingue une huile naturelle de sa copie, c’est simple les spécialistes utilisent un examen nommé chromatographie. Il montre en quelque sorte la « carte d’identité chimique» de l’huile. Si la chromatographie du flacon analyse ne présente pas le même aspect que le modèle (on superpose les deux), un excellent fournisseur ne la commercialisera pas.


 

14. Huile essentielle bio ou pas bio ?


On trouve de plus en plus d’huiles essentielles bio, et c’est tant mieux. Obtenues dans le respect du végétal et de l’environnement, on ne peut que saluer l’initiative des marques qui proposent des gammes de ce type. Cependant, ce sont les tests de laboratoire qui « parlent », et c’est le résultat final qui compte. Or, une huile essentielle dite « 100 % naturelle» possède une qualité optimale, qu’elle soit bio ou non : lors des tests, elle a prouvé que ses composants étaient à 100 % naturels, et que I’ on n’a pas retrouvé trace d’autre chose résidus de pesticides ou autres). A vous de choisir,  c’est de toute façon la qualité du produit fini qui prime, pas seulement la méthode de culture pour l’obtenir.


 

15. Y a-t-il vraiment des différences entre plusieurs variétés de lavande, par exemple ?


La Lavande officinale ce n’est pas la Lavande aspic. Les précisions qui suivent normalement les noms des huiles essentielles …sont  indispensables. C’est ce que l’on appelle le chémotype. Ce dernier désigne la composition des diverses variétés d’une huile essentielle en fonction de son lieu de naissance, de I exposition au soleil, du climat, de la composition du sol, de l’altitude, etc. C’est sa carte d’identité précise, qui lui sert également de CV. Car en fonction de son chémotype (c’est-a-dire où elle a poussé sa variété exacte, etc.), ses propriétés peuvent être totalement différentes Et pour terminer sur nos deux lavandes que si vous vous faites dévorer par les insectes ou piquer par une méduse, mieux vaut avoir sous la main l’aspic que la vraie.

C’est pourquoi, souvent, les formules proposées dans certains livres avec le nom français sans la précision du chémotype — dans un souci extrême de simplification — sont au mieux inutiles, au pire dangereuses.

Par exemple : l’Eucalyptus radié est extrêmement efficace contre les maladies ORL (bronchite, sinusite...) alors que I’Eucayptus citriodora est anti-inflammatoire, antirhumatismale. Il n’est donc pas question d’acheter de l’eucalyptus, mais telle huile essentielle précise d’eucalyptus. Même la provenance géographique doit être considérée. L’Hélichryse des Balkans ne possède pas exactement les mêmes propriétés ni surtout, la même efficacité que celle de Corse, car de la composition des sols dépend étroitement celle de l’huile essentielle.


 

16. Comment les fournisseurs analysent-ils les huiles essentielles ?

      Comment être sûr de ce qu’il y a dedans et de leur qualité ?


Vous savez maintenant qu’une huile essentielle contient plusieurs centaines de composants. Mais chacune possède une « empreinte digitale » bien è elle, appelée « profil biochimique ». Pour vérifier que l’huile essentielle présente est bien la bonne (…) on lui fait passer le test de chromatographie. Quelques gouttes suffisent pour fournir un chromatogramme, qui ressemble à une feuille de papier sur laquelle sont matérialisés des pics mesurant chacun des constituants, un peu comme un électrocardiogramme. Le spécialiste identifie immédiatement s’il a affaire à une huile essentielle de la famille des terpénoides (phénols, terpènes ...) ou des phénylpropanoïdes (acides divers, benzoïdes.. .). Mais surtout, en comparant avec un chromatogramme « standard » de Lavande, par exemple : il repère immédiatement s’il s’agit de Lavande pure, vraie, qui a poussé dans telle région… etc




17. Les huiles végétales (comme l’huile d’olive) sont-elles des huiles essentielles ?


Non, malgré leurs noms assez proches, les unes n’ont strictement rien à voir avec les autres Elles n’ont pas du tout la même composition ni les mêmes propriétés. Les huiles végétales ne se volatilisent pas, n’ont  pas d’odeur ou presque, alors que les huiles essentielles, oui. C’est pourquoi il faut refermer soigneusement le flacon tout de suite après utilisation. Les huiles végétales laissent sur le papier, par exemple, des traces de graisses, les huiles essentielles non. Les deux sont complémentaires elles fonctionnent très bien ensemble puisque l’on conseille de diluer les huiles essentielles dans de l’huile végétale, surtout pour une utilisation externe (application sur la peau ou les muqueuses, bain. . )




18. Les hydrolats (et eaux florales) sont-ils des huiles essentielles ?


Non. On l’a vu, la plupart des huiles essentielles sont obtenues par distillation à la vapeur d’eau. Lors de la distillation la fraction non soluble dans l’eau (les huiles essentielles) est séparée de la
fraction soluble dans l’eau (les hydrolats, ou hydrosols). Comme ces derniers sont beaucoup moins concentrés en molécules actives que les huiles essentielles, on les a longtemps considérés comme de simples « co-produits ». Erreur eux aussi présentent des propriétés (parfois les mêmes que les huiles essentielles, mais parfois aussi, bien différentes) et leur grande «douceur» les rend bien plus faciles d’emploi.
Même si leurs propriétés sont souvent proches. il est impossible de remplacer une huile essentielle par «son» hydrolat. D’abord parce qu’on l’a vu, la concentration en principes actifs n’est en rien comparable. Ensuite, parce que contrairement aux huiles essentielles, les hydrolats sont aqueux (en grande partie constitués d’eau), donc fragiles les microbes peuvent s’y développer en cas de mauvaise utilisation ou de stockage inapproprié. Ce qui explique pourquoi certains hydrolats renferment un tout petit peu d’alcool (éthanol), afin de ralentir et même d’éviter le développement bactérien.
Douceur et action en profondeur associées à puissance et résultats rapides : hydrolats et huiles essentielles font évidemment bon ménage. Ils agissent en synergie.

 


QUELQUES MOTS À PROPOS DU PRIX

 


Vous trouverez principalement les huiles essentielles conditionnées en petits flacons. Le prix peut vous sembler assez élevé par rapport à leur taille. Mais les huiles essentielles sont si puissantes que vous n’employez qu’une ou quelques gouttes à chaque fois. Votre flacon durera donc très longtemps, d’autant que conservé au frais et dans l’obscurité, son contenu reste intact pendant des années. L’aromathérapie s’avère donc, au contraire, plutôt économique. ..(…)


19. Pourquoi certaines huiles essentielles coûtent très cher, d’autres moins, d’autres pas du tout ?

  • Question de rareté.
L’huile essentielle est un produit précieux, un élixir, qui demande beaucoup de matière première, de temps et de savoir-faire pour son élaboration Quelques huiles essentielles particulièrement précieuses, rares donc chères, offrent des propriétés vraiment fabuleuses. C’est le cas, par exemple, du Nard, de la Myrrhe, de l’Angélique, de la Christe marine, du Lédon du Groenland, du Néroli, de la Rose de Damas.
  • Question de rendement.
Tout dépend du degré de concentration de la plante, mais aussi des saisons, des variétés, etc. C’est pourquoi on distingue les plantes à fort rendement (par exemple les Clous de Girofle 10 kg de clous - environ 1 kg d’huile essentielle) de celles à faible rendement (10 kg d’Origan ou de Basilic - 30 g d’huile essentielle au maximum). La palme revient à la Rose, qui ne fournit que quelques grammes pour 100 kg !. Mais le Lentisque pistachier, la Ciste et surtout la Mélisse, possèdent eux aussi un rendement très très faible, et coûtent donc  forcément  cher. ..(…)
  • Question de fournisseur.
Les prix dépendent du fournisseur et les disparités parfois conséquentes  s’expliquent par de grandes différences de qualité. Vous ne ferez pas forcément une bonne affaire en achetant une HéIichryse moins chère qu’une autre : selon sa provenance géographique, elle renfermera plus ou moins de principes actifs intéressants! Comparez ce qui est comparable.
  • Question de météo.
II y  a des années à «bonne récolte» d’autres nettement moins.  Comme pour les autres végétaux finalement. Par exemple, l’Hélichryse ne se ramasse qu’en juillet et en août. Deux mois seulement dans l’année. Déjà, le rendement est faible. Selon les années, les plantes renferment jusqu’à 3 fois plus (ou moins!) d’essence. Mais si en plus la récolte est mauvaise (conditions météo défavorables) forcément, le prix de l’huile essentielle grimpera.
  • Question de lieu de récolte.
La composition d’une huile essentielle dépend très clairement de l’endroit où la plante pousse. Vous n’avez pas du tout intérêt à acheter une huile essentielle importée, peut-être moins chère que sa cousine corse ou française, mais dont les composants sont tout simplement différents.

Il faut comprendre qu’il s’agit d’un produit naturel, extraordinairement efficace mais dont la qualité a un coût. Une huile essentielle trop bon marché ne possédera jamais les propriétés de sa sœur d’excellente qualité. Ne vous laissez pas piéger Vous comprenez mieux le prix des huiles essentielles… (…)

 


MISES EN GARDE ET PRECAUTIONS D’USAGE
 

20. Y a-t-il des restrictions d’usage ou des contre-indications ?


Oui. En dehors des allergies toujours possibles, et, on le sait, pas seulement avec les huiles essentielles, quelques-unes sont purement et simplement interdites à certaines personnes. D’autres doivent être manipulées avec précaution et choisies avec soin.
Les femmes enceintes : elles sont « interdites » d’huiles essentielles pendant le premier trimestre de la grossesse.
Les mamans qui allaitent : prudence, les huiles essentielles passent dans le lait maternel. Celles qui sont autorisées se comptent sur les doigts de la main.
Les enfants : quelques huiles essentielles risquent de provoquer des troubles nerveux. Elles sont donc contre-indiquées en-dessous de l’âge de 6 ans.
Les patients sous traitement. Par exemple l’huile essentielle d’Ail stimule la thyroïde (donc est contre-indiquée aux hyperthyroïdiens) tandis que celle de Fenouil freine son activité (déconseillé aux hypothyroïdiens). Par ailleurs, les huiles essentielles peuvent éventuellement interagir avec un médicament que ce dernier soit sur prescription ou non. Mieux vaut poser la question à un spécialiste en aromathérapie si vous avez un doute.
Les personnes épileptiques : elles doivent éviter les huiles essentielles de Fenouil, d’Hysope de certains Romarins (à camphre ou à Verbénone) et de Sauge.


 

MISE EN GARDE

 
Au risque de nous répéter, les huiles essentielles sont très puissantes Mais mal employées utilisées à mauvais escient ou à des closes inadaptées, elles peuvent être responsables d’effets secondaires. Il est impossible de donner un seuil toxique à ne pas dépasser celui-ci dépend de chaque huile essentielle. Mais il peut être très rapidement atteint.  Ainsi, il suffit d’ 1 gramme de Lavande pour devenir somnolent, de 2 grammes d’Hysope pour risquer la crise d’épilepsie et de 2 toutes petites cuillères d’huile essentielle de Sauge pour assurer une issue fatale à son consommateur Certes, il s’agit de cas théoriques et extrêmes. Cependant, il est nécessaire d’apprendre à reconnaître les effets secondaires les plus bénins.
  • En premier lieu, l’allergie, personne n’en est à l’abri. Ou bien une irritation, de la peau ou des muqueuses ou encore un effet carrément toxique, souvent spectaculaire ici qu’une crise d’euphorie, d’épilepsie, un sommeil soudain et profond et chez les femmes enceintes un avortement spontané. Cette dernière catégorie d’effets indésirables n’existe que suite à des doses trop élevées. Lorsque votre médecin vous prescrit un comprimé, vous n’en prenez pas deux. C’est pareil en aromathérapie une goutte c’est une goutte, ce n’est pas deux gouttes !.
Nous insistons sur le fait que si elles sont choisies par un thérapeute compétent, les huiles essentielles ne présentent aucun danger et n’offrent que la puissance de leur efficacité, ainsi que le respect du corps dans lequel elles agissent. 
  • Ne jouez pas à l’apprenti sorcier

Nous vous déconseillions formellement de vous lancer dans vos propres « mélanges» Même pour une seule utilisation, les conséquences ne seraient pas forcément négligeables.
Si vous choisissez une huile essentielle dans un but précis, rappelez-vous que chacune renferme jusqu’à 200 composants différents, avec une possible action partout dans le corps. Ce qui est bien si l’on maîtrise les propriétés, mais nettement hasardeux clans le cas contraire. Ainsi l’huile essentielle de Basilic est stimulante tandis que la Lavande est sédative, l’huile essentielle de Sauge active les hormones sexuelles féminines tandis que celle de romarin accroit les hormones masculines.

Et pour tout le monde

  • Ne pas utiliser de façon prolongée, même à faible dose. Si votre traitement aux huiles essentielles court sur le long terme, c’est-à-dire sur plusieurs semaines, voire mois, prévoyez toujours des «fenêtres thérapeutiques »
  • Il ne faut jamais, jamais utiliser d’huile essentielle en intraveineuse en intramusculaire ni dans les yeux.
  • Si vous suivez un traitement homéopathique prenez vos granules bien avant les huiles essentielles Dans votre trousse de toilette ou votre salle de bains, essayez même de séparer vos tubes d’homéo de vos flacons d’huiles essentielles Ces dernières, surtout l’Eucalyptus et la Menthe, peuvent complètement annuler l’efficacité des granules.
  • N’utilisez jamais une huile essentielle « au hasard», ne vous fiez pas aux premières informations venues, sur internet.



 

21. Que faire en cas «d’accident» avec les huiles essentielles ?


  • Si vous avez appliqué trop d’huile essentielle (un flacon entier par exemple) sur la peau ou les muqueuses, éliminez le plus vite possible le « surplus » avec un textile, un coton, puis appliquez une grande quantité d’huile végétale afin de protéger la peau.
  • Si vous avez avalé trop d’huile essentielle, appelez immédiatement le centre antipoison de votre région ou le Samu 115 depuis un téléphone fixe, 112 depuis un téléphone portable).
  • Si quelques gouttes d’huiles essentielles sont tombées dans votre œil, par exemple si vous avez confondu un flacon avec un autre, lavez le plus vite possible le « surplus» avec beaucoup d’eau fraîche. Appeler le médecin.