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Plaidoyer pour le petit-déjeuner

Environ un écolier sur sept arrive le matin à l'école sans rien dans l'estomac, ce qui nuit à sa concentration, évalue une enquête conduite auprès des instituteurs du primaire.

Manque d'appétit ou grosse fatigue, le petit-déjeuner est souvent sacrifié pour quelques minutes de plus au lit. Résultat: environ un enseignant sur deux constate que des élèves arrivent le matin le ventre vide, révèle un sondage présenté par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc).
Petits-déjeuners absents ou incomplets, ce sondage rassemble les observations de 500 professeurs des écoles sélectionnés par quotas entre le CP et le CM2. Interrogés par téléphone entre avril et mai, les instituteurs estiment que, sur une classe de 25 élèves, en moyenne 3,4 enfants arrivent le matin le ventre vide. Un phénomène plus prégnant dans les écoles du réseau d'éducation prioritaire (REP), où il concerne en moyenne 5,2 enfants par classe.



Moins concentrés


«Les parents ne peuvent pas exiger des performances scolaires sans donner à leurs enfants les moyens d'être au maximum de leurs capacités», juge Laurence Plumey, médecin nutritionniste et auteur du Grand livre de l'alimentation aux éditions Eyrolles. Le petit-déjeuner procure un quart des besoins nutritionnels de la journée et se révèle crucial pour bien travailler en classe. Pour 82% des enseignants interrogés, les élèves qui arrivent le ventre vide sont plus fatigués et 83% d'entre eux les trouvent moins concentrés et attentifs. Un manque de performance qui a des conséquences directes sur la vie de l'école. En effet, pour 61% des enseignants, ces enfants participent moins pendant les cours du matin.

Pour Laurence Plumey, le petit-déjeuner a vocation à être riche en glucides pour ressourcer le corps après le jeûne de la nuit. «Le matin, on a souvent envie de sucre et de produit céréaliers. C'est un besoin inconscient de notre organisme», interprète-t-elle. Pain-beurre-confiture ou céréales (pas trop sucrées), il faut donner aux enfants une source d'énergie pour tenir toute la matinée.
Les produits laitiers et les fruits viennent compléter cet apport immédiat en énergie. La forme n'a pas d'importance: une brique de lait au chocolat ou un fromage apportent le calcium nécessaire pour la croissance, tandis qu'un fruit ou un jus procurent un complément de vitamine C. «Un simple verre de jus d'orange le matin apporte environ 70% des besoins quotidiens», souligne Laurence Plumey.



Un rythme de vie décalé


Alors que glucides, produits laitiers et fruits forment le bon équilibre du matin, on assiste à «une simplification progressive du petit-déjeuner. Les fruits sont souvent délaissés au profit des céréales et du lait», pointe Pascale Hébel, directrice du département consommation du Crédoc. D'après une étude précédente de l'institut, en 2007, 40% des enfants prenaient un petit-déjeuner complet, contre 30% en 2013. Une tendance qui s'explique par le manque de temps et la «progression des déjeuners nomades avec des biscuits rapidement mis dans le sac avant l'école», illustre la responsable.
 

Pour les spécialistes de la nutrition, il faut redonner toute sa place au petit-déjeuner. Un repas du soir trop riche et un coucher trop tard aura une influence négative sur la mise en place de ce temps familial. Chaque nuit, un enfant a besoin d'environ 10 heures de sommeil. Pour qu'il soit en forme à 7h au petit-déjeuner, l'idéal est de le faire manger le soir vers 19h et de le coucher vers 21h30, explique Laurence Plumey. Si les parents préparent le repas vers 21h, regardent le film du soir et couchent leurs enfants à 23h, «le matin, l'enfant est encore sur sa digestion de la veille et est trop fatigué pour se lever», conclut la médecin nutritionniste.

Source : sante.lefigaro.fr - le 31/08/2015
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