A l’occasion de la Journée nationale contre la méningite, PourquoiDocteur revient sur cette maladie souvent mal connue, qui touche entre 500 et 800 personnes par an.
Jimmy Voisine, co-fondateur du comité contre la méningite: « Le lendemain, suite au décès de notre fille, on a appris que c'était une méningite de type C. On connaissait la maladie de nom, mais on ne savait pas vraiment ce que c'était. Dans le parcours de notre fille c'est le manque d'informations qui a été en cause...»
Le Pr Mohamed-Khei rTaha, Institut Pasteur : « Pneumocoques et méningocoques existent toujours car se sont des bactéries très diverses et variables, et nous n'avons pas de vaccins contre tous les types de bactéries...»
Depuis 2010, le vaccin contre le méningocoque C n’est pas obligatoire, mais il est recommandé, pour tous les enfants à l'âge de 12 mois, et remboursé à 65 %. Un rattrapage jusqu’à 24 ans est ensuite possible.Cependant la couverture vaccinale reste très insuffisante, seuls 60 % des enfants et 5% des jeunes adultes étant vaccinés contre les méningocoques C.
Pour lutter contre cette tendance, le Pr Taha préconise de grandes campagnes de vaccination à l’école et une communication plus agressive sur le sujet, comme au Royaume-Uni ou au Pays-Bas, où la prévalence des méningocoques de type C ont fortement diminué.
Le Pr Mohamed-Kheir Taha : « Dire qu'il y a un vaccin c'est une chose, dire comment il va être utilisé c'est une autre. Probablement, on n'a pas assez fait pour parler de ce vaccin, on n'a pas fait des grandes campagnes de vaccination à l'école ...»
Reste le problème de la vaccination contre les méningocoques de type B, responsables de la majorité des méningites bactériennes. Autorisés sur le marché, ces vaccins n’ont toujours pas été recommandés de manière généralisée en France, même s'ils sont préconisés chez certaines populations fragiles.
Pour renforcer l'adhésion à la vaccination, les associations comme le collectif « Ensemble contre la méningite » veulent parler à tous les parents, prenant de fait un rôle aujourd’hui non assumé par les autorités sanitaires. « 500 à 800 cas par an, ce n’est pas assez pour être qualifié de problème sanitaire par les autorités. Mais, parmi ces cas, on compte quand même 10 % de mortalité. Nous pensons donc qu’il faut faire de la prévention. L’idée n’est pas d’inquiéter les parents, mais de leur expliquer ce qu’ils doivent savoir, et leur montrer qu’il y a des moyens de lutter contre la maladie », souligne Patricia Merhant Sorel.
Etant donné que la méningite peut tuer un enfant en 24 heures dans les cas les plus graves, il y a urgence à réagir rapidement. En informant mieux les parents, les activistes espèrent accélérer la prise en charge. Des parents au courant seront en effet plus aptes à décrire précisément le problème aux médecins, évitant ainsi qu’ils ne passent à côté d’un cas de méningite.
Justement, la sensibilisation des professionnels de santé constitue l’autre priorité. D'après Jimmy Voisine, les pharmaciens sont les premiers sollicités par les familles pour répondre à des questions sur la maladie, mais ils ne sont pas toujours eux-mêmes bien informés sur les vaccins.
Quant aux généralistes, ils sont peu souvent confrontés à des cas de méningites, et moins concernés par la vaccination, par rapport à leurs confrères pédiatres. Apprendre à mieux travailler avec eux, pour mieux répondre aux défis posés par la méningite, c’est aussi ça l’objectif de la Journée Nationale.
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